Être en état d’ihram ou de sacralisation représente bien plus qu’un simple changement de tenue. En effet, cette étape marque le début d’un voyage transformateur pour les fidèles accomplissant la Omra. Cette pratique, mentionnée dans le Coran et la Sounnah, invite le croyant à une profonde introspection et à un détachement du monde matériel.
Description de l’état d’ihram
Tout d’abord, imaginez une mer de blanc où toutes les distinctions sociales s’effacent. Les hommes, vêtus de l’izar et du rida, et les femmes, dans leurs tenues modestes, se fondent dans une égalité parfaite devant Allah. Ce code vestimentaire strict n’est que la partie visible d’une transformation bien plus profonde.
Ensuite, avant de revêtir ces habits immaculés, le pèlerin se prépare par une série de gestes symboliques. Le ghusl purifie le corps, tandis que la coupe des ongles et le rasage des poils marquent un renouveau physique. Un dernier parfum léger, ultime concession à la vanité, précède l’entrée dans cet état d’austérité bienveillante.
Par ailleurs, les miqats, ces lieux sacrés jalonnant les routes vers La Mecque, sont les véritables portes d’entrée dans l’ihram. Dhu’l-Hulayfah, Juhfah, Qarn al-Manazil… Autant de noms évocateurs qui résonnent comme une invitation au dépassement de soi.
De plus, la talbiyah, cette formule répétée avec ferveur – « Labbayk Allahumma Labbayk » – devient le battement de cœur du pèlerin. Elle rythme ses pas, de son entrée en état de sacralisation jusqu’au tawaf. Les hommes la prononcent à voix haute tandis que les femmes la formulent à voix basse.
Les interdits en état d’ihram (sacralisation)
Une fois en état d’ihram, le fidèle entre dans un monde régi par des règles particulières et des interdits qui sont :
Pour les hommes :
– Porter des vêtements cousus
– Se couvrir la tête avec un couvre-chef
– Porter des chaussures fermées, excepté les sandales
Pour les femmes :
– Couvrir le visage et les mains
Pour tous :
– Se parfumer
– Utiliser du savon parfumé
– Se couper les ongles
– Se couper les cheveux ou les poils
– Avoir des rapports sexuels pendant l’ihram, un acte qui corrompt le pèlerinage
– Tuer des animaux terrestres (sauf exceptions comme les insectes nuisibles ou les animaux dangereux)
– Abattre ou arracher des arbres et des plantes dans le territoire sacré (sauf les herbes sèches)
– Se disputer ou entrer en conflit avec quiconque
– Chasser
Cependant, sous certaines conditions, certains de ces interdits peuvent être levés, mais nécessitent un rachat, c’est-à-dire le sacrifice d’une bête, un jeûne ou une aumône. Cette expiation permet ainsi de compenser le manquement.
Il est important de noter que la fin de l’ihram, marquée par différents rituels selon qu’il s’agisse de la Omra ou du Hajj, n’est pas un simple retour à la normalité. C’est l’intégration d’une expérience transformatrice dans la vie quotidienne, portant en soi les enseignements de ce voyage intérieur.
Au-delà du vêtement blanc
En fin de compte, l’ihram va au-delà d’un simple rituel religieux. Il enseigne l’humilité et encourage la maîtrise de soi, permettant au croyant d’approfondir sa foi. En abandonnant les distinctions sociales et en adoptant un comportement exemplaire, le pèlerin vit une expérience profonde qui transforme notamment sa relation avec Allah et avec les autres.
En conclusion, dans le pèlerinage musulman, l’ihram est fondamental. Il crée un environnement où chaque moment prend une signification particulière et où chaque action devient un acte de dévotion. Cette pratique encourage le fidèle à vivre sa foi de manière authentique et sincère, en se concentrant sur l’essentiel de ses croyances et en laissant de côté les préoccupations mondaines.